Histoire
Petite histoire du violon
Comme une synthèse des instruments à cordes frottées nombreux et variés, le violon apparaît au début du XVIème siècle, entre l’Italie du nord, l’Allemagne du sud et l’Est de la France.
Bien qu’il semble être né de manière très rapprochée dans plusieurs pays européen, on peut considérer le violon comme une invention du génie italien car ce sont les compositeurs de la péninsule qui les premiers lui donnent l’occasion d’exprimer son incroyable richesse sonore, quand la France lui préférera longtemps les violes de gambe, et l’Allemagne les luths.
En 1607, Monteverdi compose l’Orfeo, œuvre fondatrice musicalement et instrumentalement, dans l’orchestration de laquelle le compositeur exige des “petits violons à la française”.
Pourtant les luthiers les plus renommés sont déjà italiens avec la dynastie des Amati installée dans la ville de Cremone. Les cours royales ou ducales leur achètent des instruments.
La corporation des “faiseurs d’instruments” à Paris s’intéresse de plus en plus à ce concurrent des violes. Le violon prend petit à petit ses quartiers de noblesse dans toute l’Europe.
Le XVIIIème siècle est celui de l’apothéose. En ce siècle des Lumières où tout tend à s’épurer et se rationaliser, Antonio Stradivari établit les canons esthétiques et sonores du violon qui ne seront plus modifiés.
À la fin de ce siècle, et grâce au luthier français Nicolas Lupot, quelques petites transformations dans le montage (inclinaison du manche, touche, chevalet, cordes...) font passer l’instrument de l’état baroque à l’état moderne, tel qu’il est joué aujourd’hui.
Le violoncelle, pourtant déjà développé par Amati n’acquière ses lettres de noblesse qu’à partir de la seconde moitié du XVIIème siècle grâce à un répertoire musical qui s’enrichit et une facture qui se standardise. Le terme de violoncelle ne s’impose qu’à partir de 1660.
Le progrès technique et le talent des luthiers contemporains n’ont pas modifié la valeur des instruments anciens qui sont assimilés à des œuvres d’art, uniques et non reproductibles.
Les instruments anciens demeurent une source d’inspiration essentielle pour les luthiers, les outils de fabrication ont d’ailleurs peu évolué.
Le nombre de ces instruments est par définition limité et tend à se réduire chaque année. On estime ainsi à c.600 le nombre de Stradivari qui nous sont parvenus (sur c.1100 fabriqués), à 150 les Guarneri (sur c.250 fabriqués) et à 50 les Amati.
“Aucun violon n’est identique à un autre. Chacun d’eux a son caractère unique et sa personnalité propre. (...) La vocation d’un véritable violoniste réside dans son désir de maitriser les états d’âme et les innombrables modulations d’un violon, d’en faire raisonner toutes les voix depuis le soupir le plus délicat jusqu’à la plus puissante clameur. (...) À lui seul il est maître et esclave; à peine son archet a-t-il touché l’instrument que l’admirable affrontement commence”
Yehudi Menuhin
